Les Assassins de la Flamme Noir
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 Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)

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urukeo




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MessageSujet: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeVen 15 Fév - 0:51

Bonjour à tous. Je vais essayer d'écrire ici (à partir d'une histoire que je travaille depuis bien longtemps maintenant) un mini roman d'héroique fantaisie, ou chacun d'entre vous apparaitra.

Merci de m'envoyer un message pour me préciser le nom que vous souhaitez (parfois si GW on doit arranger son pseudo donc...) et la profession de votre personnage (une seule!).

Tout nom se rapportant à GW ou autre est simplement due à un manque de créativité de ma part !

Pardonnez moi pour les fautes, j'essaie d'en limiter un maximum, mais à force de trop me relire je deviens trop critique, et ne poste plus rien !

Un message correspond à un chapitre. Ceux ci ne sont donc pas numérotés.

J'éspère que vous aurez plaisir à le lire

UruKevin


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urukeo




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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeVen 15 Fév - 0:51

"Par le sang, il naitra immortel"
Prophetie du 9ème Vampire, Psaume 1, verset 1


Qu'il soit à jamais permis aux hommes de demeurer sensible devant la beauté de l'oeuvre des Dieux. Qu'il puissent eternellement s'emerveiller devant les courbes des montagnes, faites du granit le plus dur, et taillées, ainsi que le veux la légende, par les Géants d'Origine. Qu'ils prient chaque jour les Dieux, pour les remercier de ces hautes cîmes enneigées, gardiens improbables de la verte et fertile vallée, leur demeure et seul passage ouvert sur la forêt froide et morte qui s'étale, loin au nord, dans les terres maudites.

Qu'ils prient les dieux pour tout cela,
Qu'ils prient les dieux du temps qui leur est accordé,
Qu'ils les prient encore, pour que leurs vies soient épargnées des terribles événements à venir.
S'ils savaient...
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urukeo




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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeVen 15 Fév - 1:36

"De la terre viendra sa résurrection,
Du sang, il invoquera sa destinée."

Prophétie du 9ème Vampire, Dernier psaume, Verset 1


La forêt de pins géants était un océan de vide. La vie avait depuis tant d'années abandonnée ce lieu. Des profondeurs de la terre où reposaient les racines des grands arbres vitrifiés, au ciel chargé de lourds nuages noirs, tout était froid, et mort.

Dans le silence opressant de ces bois obscurs, loin dans ses terres gelées, loin de la verte vallée où, par delà les montagnes, les hommes, encore inconscient des dangers à venir, s'affairaient aux champs... il y eut un bruit.
Un grattement lent, mais régulier, parvenait depuis les profondeurs de la terre. Il dura ainsi tout le jour, et près de la moitié de la nuit quand enfin, sur une minuscule surface, le sol se boursoufla, pour s'ouvrir finalement. Un doigt long et décharné, bientôt une main, apparurent. Lentement, un corps entier sortit de terre, rampant pitoyablement sur le sol. L'être difforme, à la respiration râlée et suffoquante, essayait de se mouvoir.
Ses grands yeux d'un vert très pale cherchaient entre les arbres morts. Il cherchait le sang. Il cherchait la vie.
Il avait survécu toutes ces années, sous terre en attendant que le monde soit enfin pret pour son retour. Maintenant que le peu d'énergie qui lui restait était presque arrivé à épuisement. Il avait sentit que le moindre instant passé encore sous terre l'aurait condamné à y demeurer à jamais, emprisonné dans un corps figé par la terre et la roche. Il lui fallait revenir.
Il eut une hésitation, un doute, qu'il chassa sur l'instant. La Prophetie ne pouvait être fausse. Elle devait s'accomplir. Elle allait s'accomplir.

L'immense forêt morte, qu'il avait arpenté autrefois, du temps où celle-ci était encore verte et luxuriante, n'avait plus rien à lui offrir. Aucune vie, aucun sang où il aurait pu puiser la force qui lui faisait tant défaut.
Il rassembla ses dernières forces, et tout gémissant sous la douleur provoquée par l'usage de ses muscles depuis trop longtemps atrophiés, il se leva. Son corps se dessina totalement dans la faible clarté de la lune qui transparaissait au travers des nuages. Il était beaucoup plus grand que le plus grand des hommes. Sa peau sombre et sèche semblait renfermer un corps totalement creux. Mais son ossature massive, qui se dessinait, saillante, sous ce derme fragile, suggérait un squellette fait pour supporter un corps lourd et puissant.
Ses trait déformés semblaient ceux d'un elfe, mais si l'épuisement, l'absence de lumière due à des décennies sous terre aurait pu lui faire perdre le teint ambré des Fils Divins, ses yeux n'avait pas le bleu qui caractérisait l'éspèce.

Il chercha du regard quelques créatures invisibles. Puis son regard se posa sur la souche d'un vieux pin depuis longtemps éffondré. Il dut retenir un cri de douleur, lorsqu'il tendit ses bras aux muscles atrophiés vers l'ancien arbre mort. Ses long doigts décharnés, tendus, crépitèrent, et il ne put cette fois contenir son cri, lorsque des étincelles en jaillirent pour aller s'éparpiller sur le sol alentour. Il demeura immobile quelques secondes, puis s'éffondra.

Tout autour de lui, sous la terre, des bruits se firent entendre. A nouveau, quelque chose cherchait à remonter à la surface.
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urukeo




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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeVen 15 Fév - 12:55

Gwen avait huit ans, et comme son père se plaisait à lui dire, elle était "la plus petite chose qui provoquait le plus de bonheur au monde". Elle n'avait jamais vraiment compris ce que cela voulait dire, mais elle savait qu'elle était heureuse, et cela suffisait.
Lorsque sa mère n'avait pas besoin de son aide pour tisser, ou pour porter une tarte à la courge à la "pauvre petite vieille" Natanaëlle, une veuve sans enfant du village, elle se rendait dans les marais, en bordure des bois interdits. Là, lorsque le printemps venait, elle passait des journées entières à regarder son minuscule petit chien, Plouf, patauger entre les abondants nénuphars à la poursuite des petits crapauds jaunes. De temps à autre, elle accompagnait le spectacle d'un air de flûte improvisé. Son grand père lui avait offert l'instrument, qu'il avait taillé lui même dans une branche de noyer, et chaque semaine, lorsqu'elle lui rendait visite, il s'emerveillait des "incroyables progrès" qu'elle avait fait. Elle le soupçonnait de mentir un peu pour lui faire plaisir, mais ça n'était pas grave, parce que son grand père la faisait mourir de rire avec ses grimaces, lorsqu'elle jouait un peu faux et qu'il essayait de camoufler un grincement de dents dans un sourire crispé.

En ce début d'après midi, elle jouait ôde au "gros crapaud jaune qui saute sur Plouf parce qu'il a pas regardé où il allait". Elle dut s'arrêter, prise d'un fou rire en revoyant l'image de son chien qui avait fait un bon de près d'un mètre, lorsque le crapaud lui avait atterri sur le dos, et que celui ci s'était enfui, la queue entre les pattes pour courir se réfugier entre les jambes de sa petite maitresse.
Pour l'instant Plouf avait l'avantage. Il avait débusqué un couple de crapaud en pleins ébats, et s'était lancé à la poursuite du gros male. Plouf n'était pas un grand chasseur. De mémoire de Gwen, il n'avait jamais rien attrapé. Il claquait des machoires dans l'air, tentant veinement de suivre le batracien qui prenait des trajectoires un peu plus improbables à chaque bond.
Elle posa sa flute et se leva pour mieux suivre la partie de chasse. Les deux avaient couru sur plus de trente mètres, et le crapaud s'était maintenant arrêté en bordure de la forêt, épuisé par la course poursuite. Plouf s'était tapi dans les hautes herbes, un petit mètre plus loin. Elle ne voyait que son arrière train qui remuait nerveusement. Il calculait son coup. Gwen s'imagina rentrant chez elle, annonçant à son père comment, cette fois, Plouf avait attrapé le crapaud. Son père aurait été fier de Plouf. Il n'aimait pas trop le chien, parce qu'il n'était pas "un bon chien de chasse".
Malheureusement, encore une fois, Plouf avait choisi le mauvais moment pour s'élancer. Vigilant, le crapaud fit un bond de côté, et évita de justesse les crocs du petit monstre à poil ras. La course poursuite reprit de plus belle. Enragé par ce nouveau coup manqué, le chien se mit à japper bruyament, sans cesser de pourchasser le crapaud terrorisé. L'animal fit un bond vers la droite, vers la forêt. Gwen n'eut pas le temps de rappeler son chien, que celui-ci était entré dans les bois à la poursuite du crapaud. Les aboiements revenaient vers elle, amplifiés par l'écho dans les arbres. Gwen couru vers la forêt, criant à pleins poumons le nom de son chien, le suppliant de revenir.
Ronny, le grand frère de Gwen, de 4 ans son ainé, lui avait raconté des histoires horribles à propos de la forêt interdite. La forêt était peuplée d'ogres mangeurs de petites filles et de petits chiens, et c'était pour cela qu'elle était interdite. Sa mère lui avait bien dit que ce n'était pas vrai. Elle avait même grondé Ronny pour avoir fait peur à sa soeur. Mais la forêt était quand même interdite, alors il y avait un risque pour qu'il y en ai vraiment, des ogres. Et Gwen ne voulait pas qu'on mange Plouf. Elle avait couru, pour s'arrêter en bordure des grands pins. Elle le cherchait du regard, criant son nom. Le chien continua à aboyer encore une minute. Et puis plus rien. Des larmes montèrent dans ses grands yeux bleus pour rouler le long de ses joues. Elle criait toujours à son chien de revenir, s'il te plait. Mais la seule chose qu'elle entendit, fut l'écho de sa voix.
Elle arrêta de crier, effrayée d'avoir crié vers la forêt. Si les ogres l'avaient entendu, s'ils avaient entendu le chien aboyer. D'un voix faible et tremblante, elle l'appela à nouveau.
Un jappement sec, celui d'un animal terrorisé, se fit entendre entre les pins. Elle pleurait, les ogres ne devaient pas manger son chien. Elle serra les poings, et ses yeux étaient si pleins de larmes qu'à présent la forêt n'était plus qu'une masse grisatre devant son regard.
Un nouveau jappement, plus fort. Elle ne voulait pas entrer. Mais elle ne pouvait pas laisser son chien. Elle sécha ses larmes, fit un pas en avant. Elle l'avait fait. La première rangée de pin était derrière elle. Aucun ogre en vue. Et si Ronny avait menti ?


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urukeo




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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeVen 15 Fév - 13:49

"Pour gagner un combat, il ne faut pas attaquer, ni se défendre. Il faut pousser l'adversaire à commettre la faute qui lui sera fatale. Il n'existe pas d'adversaire qui ne puisse être battu. Car il n'existe aucun adversaire qui ne soit pas, ne serait-ce qu'une fois dans sa vie, faillible".


Gunn s'était enrôlé dans les légions du Roi le jour de ses quatorze ans. Profitant de sa taille déjà imposante, il avait mentit sur son age pour s'engager deux ans avant l'age légal. Il fut consigné au fort de Shyn, commandé par le capitaine Sjamad. Là, il fut assigné dans le groupe de patrouille du lieutenant Kayreen, une rôdeuse d'un peu moins de trente ans, au traits fins et délicats qui ne laissaient supposer une telle rudesse au combat, ainsi que la grande sagesse de son commandement.
Elle fut la seule, de tous les officiers, sous officers et soldats qu'il put rencontrer au cours de ses trois ans de carrière, à deviner qu'il était plus jeune qu'il ne parraissait. Elle l'avait même deviné au premier regard. Il la supplia de ne pas le dénoncer, de le garder dans son groupe. "je ne veux pas devenir un guerrier" lui dit il "je sais que je suis un guerrier ! Depuis l'enfance, je me suis senti l'âme d'un combattant". Elle était énervé par la bêtise d'un enfant, qui ne comprenait pas qu'on ne revenait pas glorieux d'un combat. On revenait juste les mains tachées de sang, ou on ne revenait pas du tout. Mais elle fut malgrés tout touchée par une audace qui lui rappelait sa propre fougue, lorsqu' au même âge, elle partait avec son père, berger, chasser les ours et les loups qui menaçaient le troupeau. Elle consentit à éprouver les talents du jeune homme, sortit sa dague du fourreau et le mit en garde. Il brandit son glaive et fit face. Sa lame était deux fois plus longue que celle du lieutenant. Cela representait un avantage certain. S'il tendait suffisament le bras, il pourrait se maintenir à une distance suffisante pour rester hors de portée de ses coups. Il tendit le bras pour donner un coup d'estoc, mais se ravisa juste à temps pour bloquer un coup porté à son bras. La lame du lieutenant fut, de justesse, bloquée à la garde de son glaive. Pour ne pas laisser l'avantage à l'officier, et la prendre par surprise, il lui donna un violent coup de pied dans le ventre. Elle s'écarta juste à temps, et en profita pour porter une large entaille dans la cuisse du jeune homme. Il serra les dents lorsque sa jambe toucha de nouveau le sol, plia, le faisant s'éffondrer.
"La Force et la puissance de l'arme ne sont rien. Le combat n'est pas une lutte, c'est un ballet. Ne cherche pas à détruire ton adversaire. Il faut être en harmonie avec lui, avec ses mouvements, avec son esprit. Tu es trop jeune pour comprendre ça. Tu ne seras qu'un mort de plus. Rentre chez toi".
Gunn était à genoux, s'aidant de ses bras, la tête basse. La douleur dans sa jambe était insupportable. Les paroles du lieutenant l'étaient tout autant. Elle disait vrai. Il était jeune, trop jeune, et cela était pire que le coup porté à sa cuisse, qui saignait abondement désormais. Il voulait pleurer, il voulait demander pardon, et puis partir, rentrer dans la ferme de ses parents.
Mais sa volonté était trop forte. Jamais il ne renoncerait. S'appuyant sur son glaive, en poussant un cri de douleur, il se leva. Il brandit son glaive, s'appuyant de tout son poids sur sa jambe gauche, indemne, et mit de nouveau Kayreen en garde.
Elle s'avança vers lui.
- Tu veux mourir ?
Il ne répondit rien. Il était blessé, son équilibre et sa vitesse étaient maintenant largement diminués. Son glaive n'était pas un avantage, comprenait t'il à présent. C'était un objet lourd et peu maniable. Il s'était cru puissant avec une telle arme. Mais sa force ne lui permettait pas de le manier efficacement, d'être vif. Il lacha le glaive, pour empoigner la dague qu'il portait à la ceinture. Kayreen sourit. Il sentait le sang chaud et épais qui coulait le long de sa jambe. Elle fit encore un pas. Elle n'était plus qu'à un mètre cinquante de lui, quand elle fit un bond de côté pour lui porter un coup au flanc. Gunn se laissa tomber à terre, le coup passa juste au dessus de sa tête, et porta sa lame vers la cuisse du lieutenant. Avec une redoutable agilité, elle se courba pour atteindre la gorge du jeune homme.
- tu te jettes à terre ? tu souhaites le coup de grâce ou te rends tu simplement ?
- Votre cuisse mon lieutenant.
- Je pourrais t'égorger sur l'instant, qu'aurais-je à me soucier d'une entaille à la cuisse ?
- Votre artère mon lieutenant. Ma lame pourrait la trancher sur l'instant où vous m'égorgeriez.

Après ce combat, Kayreen prit sur elle de garder le jeune homme. Il s'entraina dur pour augmenter sa force, tandis qu'elle lui enseignait les techniques de combat et la sagesse des arts des rôdeurs. Trois ans s'étaient écoulés, et Gunn ne devait son expérience au combat qu'à l'entrainement, intense et répété, qu'imposait le lieutenant Kayreen à son groupe. La légion n'était pas aussi excitante que Gunn l'avait cru. L'essentiel de ses missions consistait à patrouiller, en bordure des arbres morts de la forêt maudite. Des heures de rondes, dans cet espace sans vie. Parfois, on les appellait pour venir tuer un loup, un lynx qui s'approchait trop près du village.
Le groupe, qui se composait de trois guerriers et de deux rôdeurs, le lieutenant Kayreen en tête, était parti du fort en début d'après midi, pour une patrouille qui ne devait se terminer que peu de temps avant le coucher du soleil, au village. Là, le lieutenant Kayreen avait prévu d'inviter son groupe à la taverne. Cela faisait trois ans aujourd'hui que Gunn s'était engagé dans l'armée. Si Kayreen était une femme dure, qui savait tenir son rang, elle n'en était pas moins sans coeur. Le jeune garçon, qui était maintenant un homme, avait réveillé chez elle quelque bienveillance maternelle.
Ce soir, ils iraient tous à la taverne. Elle cessa de marcher. Bane, l'autre rôdeur, stoppa également.
- Tu as entendu ?
- oui. On dirait... on dirait des aboiements
- Ou des cris.
- Je n'en sais rien, c'est trop loin.
- On va allez voir. Bane, en éclaireur mais reste en vue. J'ouvre, Gunn flanc gauche, Killian flanc droit. Leto, tu fermes la marche. On reste discret.

Le groupe s'était mis en formation, presque avant que l'ordre ne fut donné. Ils se connaissaient tous parfaitement, et c'était de loin le groupe le mieux entrainé de tout le camp, à vrai dire, le seul qui n'avait pas cédé à la paresse de cette région sans dangers. Elle n'aurait eu aucun besoin de donner l'ordre, les gestes étaient devenus instinctifs, mais elle avait maintenue le niveau élevé de son groupe à ce prix, une vigilence de tous les instants.
Ils avancèrent pendant quelques minutes, s'enfonçant un peu plus dans la forêt. Bane n'était désormais plus visible que de Kayreen seule, lorsqu'elle leva le bras pour faire signe de s'arrêter. Elle commença alors une "partie de gestes" comme se plaisent les rôdeurs à nommer leur langage des signes. Gunn était celui des guerriers du groupe qui avait fait le plus d'effort pour comprendre, et apprendre les signes. Mais il y en avait tant, les nuances étaient si subtiles entre eux, que Gunn avait du se limiter aux signes de bases. Les gestes ne se faisaient qu'avec les seul pouces et auriculaires de chaque main, de sorte que les rôdeurs puissent communiquer tout en tenant leurs arcs, une flèche prête à être décochée.
Gunn avait reconnu un signe, "confirmé". Ce sont bien des cris. C'est une femme, surement une enfant, chuchota Kayreen, avant de donner l'ordre au groupe de se remettre en marche. Bientôt même les guerriers et purent entendre les cris, atroces, qui résonnaient depuis les profondeurs de la forêt. Ils marchèrent encore, pour arriver au niveau de Bane, qui s'était perché dans un vieux pin mort. Il regarda Kayreen, puis pointa le doigt en contrebas, vers le nord.
- Par Dwaïna ! cette petite ne doit pas avoir dix ans !
- Il faut la ramener, dit Bane.
- Oui, mais je n'aime pas ça. On reste prudent. Bane, tu restes ici, couverture et guet. On avance, Killian, Leto, vous escortez la fillette, Gunn, tu couvres la retraite. Quant à moi je couvre le groupe. On avance.
Lorsqu'ils furent en vue de la fillette, celle-ci cessa de crier. Ses grands yeux bleus, trempés de larmes, les regardaient d'un air suppliant. Ils n'étaient plus qu'à dix mètre d'elle, lorsque Kayreen sentit une odeur. La chair putréfiée. "Merde!"

Un sifflement se fit entendre, avant même qu'une goule ne bondisse de derrière un pin, pour être transpercée, en plein vol, par une flèche de Bane. Elle fut lancée avec une telle force que l'élan de la bête fut brisé. Elle tomba aux pieds de la fillette. Killian et Leto, côtes à côtes, s'élançèrent dans sa direction. Une autre flèche vola entre eux, passa juste a côté de la joue gauche de la fillette, pour venir se planter dans le coup de la bête. Kayreen banda deux flèches, sous deux angles différents. Une flèche transperça la patte arrière droite d'une goule qui venait d'apparaitre sur l'épaisse branche d'un arbre, tandis que l'autre vint se loger entre les deux orbites d'une seconde qui se trouvait au pied du même arbre.
Gunn se retourna juste à temps pour bloquer de son sabre les deux pattes avant d'une autre qui lui avait sauté dessus. Au même instant Killian saisit la fillette par un bras, tandis que Leto lui tournait le dos pour le couvrir. Trois goules jaillirent, bondirent sur lui. Une flèche transperça les poumons de l'une, une seconde en éventra une autre. La troisième parvint à atteindre Killian, qui, tout en tirant la fillette derrière lui du bras droit, enfonça sa lame en plein dans le ventre de la bête.
Une autre goule venait de rejoindre celle que Gunn avait repoussé, et les deux tournaient maintenant autour de lui. Keyran allait tirer sur l'une d'entre elle lorsqu'elle sentit une menace directe, elle n'eut que le temps de se jetter à terre pour éviter deux monstres qui passèrent par dessus elle. Bane ne l'avait pas couvert. Il est mort, pensa t'elle.
La lame de Killian était encore planté dans le corps de la goule, lorsqu'une autre sauta sur lui. Leto s'était retourné, et d'un coup adroit trancha nette la tête de la bête qui s'écrasa sur le sol. Une autre en avait profité pour sauter dans son dos et le jetter à terre. Déjà une autre avançait sur lui.
Gunn attendit que l'un de ses deux assaillants prennent l'initiative, pour esquiver et frapper le second alors qu'il aller bondir à son tour.
Killian prit le temps de réfléchir, venir en aide à Leto et donc lacher la fillette, ou emmener la fillette et abandonner son compagnon ? La solution ne fut pas celle qu'il imaginait, puisque trois autres goules avaient jailli pour le jeter à terre.
Kayreen venait enfin de tuer ses deux adversaires, dague en main, quand Gunn se detourna de la bête qui lui faisait toujours face pour aller au secours de ses camarades. Non ! cria Kayreen. Repli ! Elle eventra l'une des deux nouvelles goules qui l'attaquait. Gunn continuait à avancer vers les deux hommes et la fillette . Dégage ou c'est moi qui tu tuerais ! Gunn n'hésita pas. Il eu le coeur déchiré, mais il n'hésita pas. Abandonner ses frères d'armes était le pire des déshonneur, fuir. Il serait à jamais un lache. Ils étaient submergés, ils ne pouvaient que succomber. Mais a jamais, il subirait le déshonneur d'avoir survécut. Il n'y aura de repentir pour celui qui abandonnera ses frères.
Mais ça, ce sera après. Kayreen lui avait appris, que bonne ou mauvaise, l'important était de prendre une décision au bon moment. Alors instinctivement il obéit, et s'élança à toute jambes vers la vallée, tandis que l'obscurité tombait peu à peu. Dans son élan il renversa la goule qui lui faisait face. Il pouvait sentir l'haleine fétide des créatures à sa poursuite. La forêt se faisait moins dense, il reconnut deux arbres entrecroisés, la vallée n'était pas loin.
Il se pensait presque sauvé, lorsque l'une des bêtes parvint finalement à s'accrocher ses griffes dans sa cuisse. Ses muscles furent lacérés. Il sentit sa jambe s'écrouler sous son poids, et il tomba lourdement sur le sol. il se retourna sur le ventre, préférant combattre au sol que de perdre un temps précieux à tenter de se relever. S'il devait mourir ici, au moins sont honneur serait lavé. La goule arracha près de la moitié de la cuisse de Gunn en retirant ses griffes. Le guerrier rugit, portat la main droite au fourreau de sa dague tandis que du bras gauche il tentait de parer la goule qui l'attaquait à la gorge. Ce sera trop tard cette fois. Les griffes déjà tachées de sang de la bête allait toucher la gorge de Gunn. Lorsqu'une flèche lui transperça la patte, la repoussant dans la direction opposée. Immédiatement suivie d'une seconde qui cette fois, vint transpercer la tête du monstre.
Gunn sentit la bête qui détendait sur lui son corps maintenant inanimé. Un corps glaçé. Il sentait ses dernières forces l'abandonner. Il avait perdu beaucoup de sang. Sa vue se troubla, il avait froid.
Keyran...
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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeDim 17 Fév - 7:56

Gunn revenait péniblement à lui. Le groupe. La fillette. L'attaque des goules, Kayreen. Il se souvenait. Sa cuisse... Il ouvrit les yeux. Il fut ébloui tout d'abord, puis ses yeux s'habituèrent. Il avait mal au crâne. Il était allongé, dans un lit, dans une maison qui ne devait être constituée que de cette seule et unique pièce. Ses draps étaient trempés de sang, et au pied du lit, sur le parquet, s'étendait une large mare du même épais liquide rouge. Il hésita un instant avant de lever le drap pour constater l'état de sa cuisse, mais n'en appris pas plus lorsqu'il vit que celle ci était recouverte d'un épais bandage, taché lui aussi. Au moins il n'avait pas mal. Il voulut se redresser pour s'asseoir, mais tout son corps était raide et douloureux. Il ne réussit qu'à se cogner contre un montant du lit lorsque sa tête retomba lourdement. "Vous êtes réveillé ? Ne bougez pas, j'arrive !". La voix provenait de derrière deux étagères largement remplies de divers chaudrons, pilons et alambics, et qu'on avait du disposer ainsi pour constituer une cloison dans cette chaumière étonnament petite. Gunn voulu parler, mais aucun mot ne voulut sortir de sa bouche. Il ne parvint qu'à émettre ce qui aurait pu s'apparenter un couinement, plutôt, un grincement. "J'arrive ! j'arrive ! Laissez moi finir !".
Il attendit, le regard fixé sur les étagères. Un homme de petite taille finit par apparraitre. Son crâne, rasé, et son torse nu étaient recouverts de tatouages. Gunn en avait déjà vu de semblables, lorsqu'il avait fait ses classes, sur une recrue calladéenne.
Il portait entre ses bras un chaudron de fonte, dont le poid lui courbait un peu le dos.
"Content de voir que vous êtes réveillé ! Ca n'a pas été facile, croyez moi ! Je crois même que vous êtes mort un moment. Enfin, pas assez longtemps en tout cas pour que je ne puisse vous sauver. Vous avez eu de la chance qu'on passe par là, mon frère et moi". Il posa le chaudron au pied du lit. "Je l'ai mise où ?". Il se mit a chercher autour du lit, pour trouver une large spatule de bois, recouverte de sang séché. Il parut réfléchir un instant. "Il vaut mieux que le nettoie", dit il cette fois à l'adresse de Gunn, puisqu'il lui adressa un large sourire qui contrastait avec son regard épuisé, avant de disparaitre à nouveau derrière les étagères. Il revint quelques minutes plus tard, la spatule propre en main. Il la posa dans le chaudron, où elle s'enfonçait dans l'épais onguent verdatre qu'elle contenait, puis souleva le drap qu'il laissa trainer à terre, dans la flaque de sang. Il entreprit de retirer le bandage qui enserrait la cuisse de Gunn. Le guerrier fit un effort surhumain pour tendre le bras et se saisir de l'épaule de l'homme. Celui ci tourna calmement son visage vers Gunn, et lui adressa un large sourire, tout en prenant dans l'une des siennes la main sur son épaule pour la reposer doucement sur le lit.
"Vous avez raison, je ne me suis pas présenté. Je suis le guérisseur Lahva, mais vous pouvez m'appeler Bodys. Mon frère m'accompagnait chercher des fleurs en bordure de la forêt maudite pour préparer mes onguents, lorsqu'il a entendu des bruits. Vous savez ce que c'est les rôdeurs, toujours sur le qui-vive. D'autant que dans les bois il n'y a jamais rien d'habitude... Alors nous sommes allé voir et c'est là qu'on vous a vu, en train de vous faire attaquer par des... Il hésita un instant. C'était des goules non ? ou quelquechose comme ça. Donc mon frère à tué de justesse celle qui était sur vous, ce qui ne l'a pas empéchée de vous avoir presque arraché la jambe, et il a réussi à vous protéger le temps que je vous prenne sur mon dos pour vous sortir de la forêt. Vous êtes sacrément lourd ! Enfin, le prennez pas mal. Je tiens la forme, mais vous êtes un sacré gaillard ! Heureusement, les bêtes se sont arrêtés en bordure des bois. Je ne sais pas pourquoi, elles n'ont pas voulu sortir pour nous poursuivre. Tant mieux remarquez, sinon je crois que nous serions tous les trois morts à l'heure qu'il est. Alors voila, on vous a porté jusque ici. Vous saigniez comme un cochon qu'on vient d'égorger. J'ai fait de mon mieux. Je ne voudrais pas vous embêter avec des détails techniques, alors sachez juste que vous m'avez épuisé. D'autant que vous êtes mort juste en arrivant ici. Alors ça, oui, ça m'a vraiment vidé. Ca a été une nuit longue et difficile. Puis ce matin, lorsque le jour s'est levé, j'ai cru que vous êtiez sauvé, et voila que votre cuisse se remet à saigner. A croire que toute l'énergie que j'avais donné cette nuit n'avait servie à rien ! Alors bon, comme là je suis vraiment fatigué, j'ai préparé un onguent à appliquer. C'est moins éfficace que l'apposition des mains, mais là je ne pourrais plus faire grand chose de ce côté là, comme je vous ai dit. Il marqua une pause, comprenant sans doute qu'il fallait à son patient un peu de temps pour ingurgiter tout ce qu'il venait de dire. Je peux appliquer l'onguent maintenant ?"

Gunn voulu répondre, mais ne put emettre qu'un son à peine audible. Bodys porta les mains sur le cou du jeune homme, qui n'eut pour autre explication qu'un "je dois encore avoir assez d'energie pour ça !" Une chaleur, le seul adjectif qui lui vint pour la définir fut "sucré", lui envahit doucement la gorge. Le guérisseur appuya un peu plus fort ses mains. La chaleur était salée désormais. Lorsqu'il les retira, la chaleur disparut.
- Vous devriez pouvoir parler maintenant.
- Où sont les autres ?
- Les autres ? Quels autres ?
- Mon groupe, la fillette, où sont ils ?
- Vous n'étiez pas seul alors. Nous n'avons vu que vous. Mais il est possible...
- Ils sont morts. Ils sont forcément morts. Il lui raconta ce qui était arrivé à la patrouille. Pourquoi ils s'étaient enfoncés dans la forêt, et comment les goules les avaient attaqués.
- Je suis désolé. Je prierais pour que leurs âmes rejoignent les terres des glorieux de Balthazar.
- Alors les bêtes vous ont tendu un piège !
Bodys sursauta, et projeta une giclée d'onguent de la spatule vers le mur.
- Je vous présente mon frère... qui a la mauvaise habitude d'être trop discret. C'est le gardien de la forêt de Kuhn, au sud du village.
L'homme qui venait d'entrer posa son arc et son carquois contre le mur, à côté de la porte. Il retira le bandeau qui lui cachait la moitié inférieure du visage, pour découvrir un visage étonnament similaire à celui du guérisseur. Hormis leurs traits, les deux frères n'avaient rien de comparable. Tandis que le premier était petit et rablais, le second était grand et sec. Il s'assit, et entreprit de retirer ses bottes.
- Content de voir que vous allez mieux. Bien joué Bodys, tu as du en baver. Il posa ses bottes a côté de son arc. Je reviens du fort. Il vont réunir les groupes en factions pour organiser un raid dans la forêt, demain à la première heure. S'il y a une chance pour que votre groupe soit en vie, il les trouveront. Mais cette histoire de fillette ne me plait pas du tout. Le fait que les goules laissent la fillette en vie ne signifie qu'une chose, ils s'en sont servie comme appât pour vous attirer. Il faudra que je retourne au fort ce soir pour les prevenir. En attendant j'ai du travail au bois. Depuis ce matin, il semble que tous les animaux s'enfuient vers le sud. J'éspère que ça n'a pas de lien avec ce qui vous est arrivé. Si c'est le cas, ça n'augure rien de bon.
Il se rendit derrière les étagères, pour en revenir avec une miche de pain et un peu de fromage.
- En ce qui vous concerne, vous avez ordre de rester avec nous jusqu'à ce vous soyez rétabli. Une patrouille passera vous chercher, si votre état le permet, demain à la première heure. Alors en attendant, vous êtes notre invité, prenez du repos.


Dernière édition par urukeo le Mar 19 Fév - 21:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeVen 22 Fév - 3:10

Vers sa destinée, il maudira ses frères.
Prophétie du 9ème Vampire, psaume 1, verset 2

Loin, très loin vers l'ouest, par delà le cirque gigantesque que formaient les mongtagnes de Torlan, par delà le royaume de Karth et celui des Deux Visages, plus loin encore que la mer de l'Oeil du Monde et les marécages de Tessac, si près du bout du monde que la puissance des Très Hauts se faisaient partout présente, étouffante, s'élevaient les séquoïas géants aux troncs creux, demeures des Fils Divins.

Il se tenait face à une large ouverture taillée dans le tronc à l'est, contemplant le monde par delà l'horizon. Il était serein. Il avait revétu la cape de velours rouge des occultistes. Les bras croisés dans son dos, contre sa robe, il ramenait des profondeurs de sa mémoire la totalité des événements de ces deux derniers siècles.
L'épaisse porte de bois noueux s'ouvrit doucement derrière lui. Celui qui entra fit un pas dans la pièce austère, meublée en tout et pour tout d'une couche taillée dans le tronc et recouverte de paille, de quelques étagères sur lesquelles étaient disposées divers capes et robes, ainsi qu'une douzaine de grimoires anciens, aux pages jaunies recouvertes d'une reliure faite d'un cuir qui avait depuis longtemps séché.
Celui qui venait d'entrer s'agenouilla, puis s'inclina face contre terre avant de se relever. L'Autre se tenait toujours face à l'ouverture, lui tournant le dos.
- Maitre...
- Je l'ai senti moi aussi.
- Qu'allons nous faire ?
- Rien. le temps joue pour nous. Pour toujours et à jamais.
- Pour toujours et à jamais, répéta celui qui venait d'entrer.
- Il n'est pas prudent de ne pas te masquer, Vénérable.
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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeDim 24 Fév - 22:37

Les chênes plusieurs fois centenaires de la forêt de Kuhn profitaient encore un peu du faible soleil d'automne. Leurs dernières feuilles, qui avaient viré dans des tons jaunes et bruns, s'accrochaient encore aux épaisses branches, avant de succomber, épuisées, pour venir mourir sur le sol déjà recouvert d'un épais manteau. Elles retourneraient à la terre, et au printemps prochain, elles reviendraient à l'arbre.
Les habitants de la forêt occupaient les derniers jours avant le froid et la neige à trouver un refuge, et accumuler encore quelques réserves de graisses avant que la nourriture ne manque, pendant les longs mois d'hiver. Là des lapins avaient creusés un terrier. Sous la souche d'un vieux chêne éffondré, un sanglier avait trouvé un abris. Une bellette s'approchait du terrier d'un renard, qui pour l'instant s'en était allé chasser quelques petites créatures. Aucun des animaux de la forêt ne percevait les deux intrus qui se déplaçaient parmis eux.
Le corps recouvert de boue, silencieux, marchant d'un pas léger, se courbant pour s'arrêter derrière un talus, un bosquet... Celui qui deviendrait le guardien de ces lieux apprenait de sa mère, l'art subtile et délicat du rôdeur. Maïa connaissait la forêt peut-être encore mieux que sa propre maison. Chaque arbre était un ami, chaque animal, l'un de ses enfants. Elle veillait sur eux comme son père, son grand père et son arrière grand mère avant elle. Il lui fallait maintenant former l'un de ses fils, pour que celui-ci, à son tour, devienne le gardien de la forêt de Kuhn. Le choix de Bodys ou de son frère s'était fait sans que ni elle ni leur père n'interviennent. Dès son plus jeune age, Bodys s'était tourné vers son père, un druide reconnu dans toute la région comme un excellent protecteur. On faisait appel à lui pour bénir les troupeaux, afin que les loups, lorsqu'ils viendraient à les attaquer, ne parviennent à enfoncer leurs crocs dans le peau des moutons, durcie par ses prières. On lui demandait également de protéger les cultures, en invoquant autour des champs des boucliers que ne pourraient franchir insectes et rongeurs.

Le frère cadet lui, dès qu'il fut en age de marcher, voulut se rendre en forêt avec sa mère. Il avait aujourd'hui douze ans, et Maïa allait apprendre à son fils l'une des techniques de rôdeur les plus difficiles, la vision des trois sens, la dernière limite au delà de laquelle celui ci parvenait à localiser un animal.
- Ferme les yeux. Respire le plus lentement possible, ralentit les battements de ton coeur.
Le petit garçon écoutait la voix douce et légère de sa mère. Il inspirait et expirait longuement, doucement. Il entendait son coeur dans sa poitrine, mélé à la foule des bruits que ses oreilles entrainées parvenaient à entendre. Il sentait les odeurs qui montaient de la terre, et celles transportées par le vent.
- Cale ta respiration sur ton rythme cardiaque, ça le fera ralentir encore.
Il s'éxecuta. Son coeur devint plus léger. Il lui sembla bientôt que de nouveaux sons venaient s'ajouter à ceux qu'ils percevaient déjà.
- Maintenant, dit sa mère d'une voix si faible que seul un rôdeur eut pu l'entendre, sépare les sons et les odeurs. Reconnait les.
- J'entend un cerf, il doit être à 30 mètres derrière nous. Il doit y avoir un renard dans un terrier tout proche, je sens son odeur.
Il se concentra encore, pour augmenter son champ de perception.
- Il y a des lapins, trois ou quatre. Il sont à 60 mètres sur ma droite.
- Il y en a trois. Peut tu sentir le sanglier qui nous fait face, à cent vingt mètres ?
- Cent vingt mètres ! c'est trop loin pour moi maman.
- Concentre toi. Essaye d'oublier tous les sons autres que devant toi. Essaye de chercher une odeur de sanglier.
Il fit le vide autour de lui, oubliant les lapins et le cerf, se détachant de l'odeur du renard, il tourna toute son attention devant lui.
- Je... je crois que je le sens. Le vent vient du nord. Il doit être derrière moi.
- Tu as vu juste. Maintenant, retourne toi, ouvre les yeux et cherche le du regard.
- Je suis désolé maman, je ne le vois pas, il est trop loin, dit l'enfant après une minute à chercher en vain.
- Ce n'est pas grave mon chéri, on réessaiera demain.
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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeDim 24 Fév - 22:37

Quinze années, et beaucoup de lendemain plus tard, le plus jeune des deux frères était parvenu a pousser sa perception bien au delà de la distance qui le séparait du sanglier ce jour là. Plus loin encore que là où sa mère, la plus douée de la famille avant lui, avait trouvé sa limite. Il n'avait jamais eu vraiment besoin, dans le cadre de son activité de garde forestier, de pousser très loin ça capacité de vision, mais cet entrainement était devenu son activité favorite. Il y a trois ans, juste avant la mort de mère, il était parvenu, lors d'un matin de printemps ou le vent lui faisait face, à repérer une meute de loup allongées dans un sous bois à près d'un kilomètre.
Aujourd'hui plus que jamais, il sentait qu'il lui faudrait faire appel à son talent, et à une extrême prudence.

Avant hier, il n'avait jamais posé un pied sur le sol de la forêt maudite. Et l'idée d'y retourner ne l'enchantait guère. Peu lui importait que les légendes qu'on racontait à propos de ce lieu, des plus crédibles aux plus farfelues, fussent vrai ou non.
L'esprit qui avait autrefois donné vie à la forêt était mort. Son âme s'en était allée. Pour lui, garde forestier, amoureux comme pouvait l'être tout rôdeur de la nature et de la vie, s'aventurer sur ces terres revenait à profaner un tombeau, pour mieux marcher sur le cadavre à l'intérieur.
Alors qu'il franchissait les derniers mètres qui le séparaient de la première rangée de pins, il marmonna, d'une voix légérement suppliante, une louange à Isha, mère du vent et patronne des rôdeurs. Il pria aussi Noun, la déesse millénaire de la forêt. Il demandait pardon pour un lieu qu'il allait souiller une seconde fois.
Elles devraient comprendre qu'il n'avait pas le choix. Ne pas reconnaitre un ennemi comme les goules pourrait s'avérer une erreur fatale.
Quelque chose, autrefois, avait commis le plus odieux des crimes dans ces bois. Ici, on avait assassiné la vie. Il ne laisserait pas se répéter pareil malheur sur la forêt dont il avait la garde.
Un frisson lui parcouru l'échine, lorsqu'il franchit l'orée des bois. Hier, il avait agit d'instinct pour sauver le guerrier. Maintenant qu'il revenait seul, il prenait pleinement conscience, dans le silence effroyable de ce décor à jamais immobile, de toute l'horreur et la tristesse qu'il contenait. Il songea à Kuhn, sa forêt. Il s'imagina celle-ci réduite à l'état de mort, les grands chênes, les noyers et les saules, gisant là, vitifriés, couvrant les carcasses des animaux dévorés.
Il carressa du dos de la main l'écorce d'un pin mort, tandis que son regard se perdait sur les rangées imparfaites des arbres qui s'étendaient à perte de vue.
Une larme roula sur sa joue.

Il avait laissé bodys et le guerrier, pretextant qu'il voulait recenser les animaux qui étaient restés à Kuhn, pour se rendre dans les bois maudits. Bodys n'aurait jamais approuvé l'idée que son frère se rende seul là où les goules les avaient attaqué. Il avait marché quelques dizaines de mètres, et se trouvait là où Gunn était tombé. Le sol était encore taché du sang du guerrier et de son assaillant, mais le corps de la goule n'était pas là. Les autres avaient du l'emmener car il était sur qu'elle était morte. La flèche qui l'avait frappée en pleine tête ne laissait pas de doute. Il s'avança encore un peu, puis se pencha sur le sol à la recherche de la piste olfactive du cadavre que l'on avait trainé. Il suivit la piste des goules sur un ou deux kilomètres, lorsque ses sens le mirent brusquement en alerte. Il entendit le bruit d'une créature, puis de deux, puis de dix. Une brise qui venait du nord lui amena une épouvantable odeur de chair putréfiée. Il s'approcha encore.
Pour la première fois depuis des années, il lui fallut un effort pour contrôler les battements de son coeur et sa respiration. Les goules étaient bien plus nombreuses que l'estimation que lui en avait donné Gunn un peu plus tôt. Il ne parvenait pas à voir les bêtes, que l'absence de bruits parasites, dans cette forêt sans vie, lui permettait d'entendre à près d'un kilomètre et demi. Mais il les devinait innombrables. Sans doute plus de trois cent, peut-être le double. Dans le tumulte des pas et des petits cris des goules, il lui sembla percevoir un son légérement différent. Il s'avança encore d'une dizaine de mètres. Le son se faisait un peu plus clair. C'était une voix rauque et éssouflée, qui se détachait maintenant nettement de la meute. Etait il possible qu'un membre de la patrouille soit encore en vie ? Il voulut le vérifier, et s'approcha d'avantage. Il n'était plus désormais qu'à un kilomètre de la meute. Il ferma les yeux pour mieux trouver calme et concentration. La voix se fit plus audible, et ce qu'il entendit ressemblait, bien qu'il n'en comprenne le sens, à un invocation, comme il avait parfois pu entendre en dire son frère, à l'occasion de la fête du solstice d'hiver, lorsqu'il invoquait pour l'année à venir un esprit de fertilité pour les terres des paysans alentour.
- Ek malechem Madora, Tabr sar Madouna, K'ek shilen argdin, goran.
Cette langue ne ressemblait à aucune de celles qu'il avait déjà pu entendre, et qui devait être au nombre de trois ou quatre, la sienne comprise. Il n'avait jamais quitté la vallée, et les voyageurs n'étaient pas légions, si près de la frontière d'avec les terres maudites.
- Kak Kalun, mer satina satik Madoun, shta stiva lyu.
Pourtant, les accents de cette voix lui semblaient familiers. Quelque chose au fond de lui cherchait à remonter. Pas un souvenir, plutôt une impression. Quelque part, loin, très loin dans les profondeurs de son esprit, les mots résonnaient en un écho primitif, animal. Fasciné par ce langage inconnu, il ne préta pas attention lorsque le vent tourna, pour parvenir désormais de son dos. Il ne le remarqua que quand la voix se tut, et que les goules elles mêmes s'immobilisèrent, plongeant la forêt dans un silence total.
Il était temps de partir. Il maudit son manque de vigilence, et fit un effort surhumain pour ne pas céder à la peur, et s'enfuir à toute jambe. Il entendit les goules qui se mirent lentement en mouvement, cherchant l'odeur, guettant le pas de l'intru. Elles avançaient dans sa direction. Il fit demi tour, et lui aussi, le plus discretement possible, prit le chemin du retour.
Lorsqu'il avait vu les goules, hier soir, poursuivre Gunn, il avait pu remarquer que celles-ci se déplaçaient à une vitesse prodigieuse, sans doute un peu plus rapide qu'un cheval au galop. Pour sur, bien plus vite qu'un homme en train de courir. Sa seule solution était de se faire invisible, afin d'obliger les goules à se faire lentes pour mieux l'entendre. Après toutes ces années en tant que gardien de la forêt de Kuhn, après toutes les traques qu'il avait pu mener, il se trouvait pour la première fois à la place de la proie.
Il marchait d'un pas vif et léger, contenant son instinct qui lui commandait de fuir, concentrant sa vue sur le sol à ses pieds, évitant la moindre brindille, la moindre épine de pin qui aurait pu trahir sa présence. Il fit un tel effort en ce sens qu'ils ne parvenait plus a percevoir les pas des goules désormais. Il ne lui restait plus qu'à espérer qu'il soit assez discret, ou qu'il entendrait les goules à temps si elles se mettaient à courir vers lui.
Il veilla à bien suivre la piste de la goule abattue, afin que l'odeur de la bête vienne se mêler a la sienne, beaucoup moins forte, et la dissimule. L'entrée de la forêt ne devait plus être qu'à cinq cent mètres, lorsqu'il entendit une goule, qui ne devait plus être qu'à huit cent mètres derrière lui. A cette distance pensa t'il, la bête pouvait surement le sentir. Il entreprit alors de retirer son gilet, qu'il transperça d'une flèche. D'autres goules avaient rejoins la première, et il ne faisait désormais plus de doute qu'il était démasqué. Les créatures derrière lui se faisaient un peu plus proches, accélérant légérement leur allure. Il repéra un arbre à un peu plus de trois cent mètre sur sa droite. Il arma la flèche, visa, tira. Avec un peu de chance, le leurre allait fonctionner. La flèche fit un petit "toc" qui rompit le silence en se plantant dans le tronc d'un pin. Alors le rôdeur entendit la multitude des goules se mettre précipitamment à courir dans la direction de l'arbre, délaissant du même coup sa piste.
Espérant que le bruit de leurs pas parviennent à masquer les siens, il détala le plus vite possible. Bientôt il atteignit la bordure de la forêt. Il s'arrêta une seconde, repris rapidement son souffle. Il lui sembla que le nombre des goules à sa poursuite, ou plutôt à la poursuite de son vêtement, avait encore augmenté. Il eut un frisson de terreur lorsqu'il entendit les hurlements d'outre tombe des premières créatures arrivées à l'arbre, frustrées qu'on se soit joué d'elles.
Il n'attendit pas plus, et couru plus vite qu'il ne l'avait jamais fait vers le petit chalet où demeurait son frère et le guerrier.

Le soleil était bas sur la ligne d'horizon, lorsqu'enfin il aperçu sa demeure au bout de l'étroit sentier de terre. Il ouvrit la porte avec fracas, à bout de souffle. Gunn, qui prenait encore quelque repos sur la couche que lui avait préparée Bodys, se leva precipitamment.
Le guerrier était maintenant complêtement rétabli, et, exception faite du sang séché sur sa chemise, rien ne laissait paraitre de la terrible blessure qu'il avait reçu la veille. Le rôdeur ne lui accorda qu'un bref regard.
- Où est mon frère ? dit il d'une voix un peu déraillée qui trahissait son angoisse.
- Il est au potager, à ceuillir de quoi souper. Il marqua une pause, se demandant un instant s'il était bien réveillé. Le rôdeur était blême, et des gouttes de sueur perlaient sur son visage, trempaient ses vêtements. Son regard se déplaçait rapidement dans toute la pièce, à la recherche de Bodys.
- Vous allez bien ?
Il aurait voulu répondre quelquechose comme "abruti d'idiot de barbare sans cervelle, je viens d'être poursuivi par plusieurs centaines de goules enragées, et toi tu me demandes comment je vais !", mais se contenta de répondre par la négative.
Il s'avançait vers la porte pour aller à la rencontre de Bodys lorsque le moine, les bras chargé de légumes et autres tubercules, la mine réjouie, apparut sur le perron. Il ne fallut à ce dernier qu'un rapide coup d'oeil sur son frère pour chasser de ses lèvres son sourire. De toute sa vie, il n'avait jamais vu le rôdeur dans cet état.
- Qu'as tu vu là bas ? Il aurait voulut dire à son frère ce qu'il pensait de son mensonge et des risques insensés qu'il avait pris, mais il lui sembla que cela était trop tard, voir totalement innoportun.
- Des goules bien sur. Des centaines. Bien plus que celles qui vous ont attaqué hier, dit il a l'adresse de Gunn. Et au milieu d'elles, il y avait. En fait je ne sais pas ce que c'est. Mais il m'a semblé qu'une voix prononçait des invocations dans une langue inconnue.
- Il faut que je retourne au fort ! dit Gunn en remettant sa ceinture, à laquelle pendait le fourreau de son épée. Il faut les prévenir.
Bodys, médusé, regarda le guerrier ramasser son épée qui trainait au sol, pour la remettre à sa ceinture. Il ne voulait pas réaliser le danger que représentaient les créatures. Le massacre qu'elles commettraient, si il leur plaisait de fondre sur le village.
- Vous n'irez nul part, guerrier. Le rôdeur semblait avoir repris un peu ses esprits. Vos ordres sont de rester sous notre toit, et c'est ce que vous ferez.
- Allez en enfer, je passerais sur votre cadavre s'il le faut, aboya Gunn tandis qu'il portait la main au fourreau. Ses amis, sa famille étaient morts, et il aurait préféré être maudit mille fois plutôt que de ne pas aller les venger. Sa main avait à peine posé la main sur l'empoigne de l'arme, que l'archer avait pointé sur lui l'une de ses flèches.
- A un mètre, elle ne fera que vous transpercer la tête !
- C'est ça, entretuez vous ! cria Bodys, tandis qu'il s'avançait pour s'interposer. On gagnera du temps comme ça ! Gunn, mon frère à raison. La nuit est presque tombée, et vous ne parviendrez jamais à rejoindre le fort avant les goules, si jamais elles décident d'attaquer. Jusqu'à présent elles ne sont pas sorties de la forêt, et je ne vois pas pourquoi elles le feraient ce soir.
- Et si vous aviez tort ? cria le jeune guerrier, qui bouillait de l'intérieur.
- Eh bien si j'ai tort... C'est malheureux à dire, mais si j'ai tort, nous ne ferions que nous ajouter à la liste des cadavres. Demain à la première, nous nous rendrons au fort. En attendant, le seul endroit où nous pourrons être en sécurité se trouve ici.
- Dans cette cabane en bois pourri ?
Bodys retrouva le sourire, tandis qu'il tournait le dos à son frère pour poser la main sur l'épaule de Gunn, qui sembla un peu se calmer au contact du moine.
- Jeune homme. Pardonnez moi encore si je n'ai pas le talent des guerrisseurs de l'armée. Mais je peux vous garantir que pas un moine dans toute la région n'a mon don pour ce qui est des prières de protection. Cette "cabane pourrie" est bien plus résitante qu'elle en à l'air, croyez moi.
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MessageSujet: Re: Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions)   Les propheties du derniers jour (merci d'ouvrir un autre sujet pour les réactions) Icon_minitimeLun 31 Mar - 0:14

Diklan guettait au loin, perché sur une tour battue par les vents. De là, à l'aide d'une lunette, il avait vue sur toute la région nord du royaume. Des champs à perte de vue, qui s'étalaient jusqu'à une ligne d'horizon que seules les montagnes venaient briser. Derrière, il devinait la forêt maudite. Il eut un frisson. Couvert de sa cape, qu'il avait rabattue sur lui tel un manteau, il sentit le froid qui lui mordait les pieds, que des bottes usées et trouées ne parvenaient plus à protéger. Ses mains étaient gelées, et de temps à autre il posait la longue vue pour les glisser sous sa tunique. Depuis ce matin, un vent froid venu du nord avait considérablement raffraichi l'atmosphère. Certains soldats avaient vite eu fait de faire le lien avec l'annonce de la mort du lieutenant Kayreen et ces hommes, survenue un peu avant cela. Quelques uns répendirent que le vent précédait les bêtes, que c'était un sombre présage. La rumeur avait vite circulé dans tout le camp. Le capitaine avait profité de l'hommage qu'il avait rendu à ceux qui étaient tombés, tôt cet après midi, pour menaçer quiconque propagerait la rumeur de cinq coups de fouets pour insubordination, ce qui n'avait fait que la renforcer. Chacun s'était alors gardé d'en parler, mais en peu de temps la conviction que la mort rôdait alentour s'était installée.
Tous ici le savait, le fort n'était pas préparé à un combat, et la garnison était composée pour plus de moitié de jeunes recrues, venues ici faire leurs classes avant d'être envoyés servir la "noble cause" du Roi, une guerre qui opposait le royaume depuis plus de dix ans aux Provinces Unies des Deux Visages.
Ne parvenant pas à maitriser la peur croissante qui s'emparait des jeunes conscrits, le capitaine avait conscenti à faire livrer huit tonneaux de vins depuis le village. A titre exceptionnel avait il expliqué, pour célébrer l'ascencion des héros tombés la veille.
Diklan, comme beaucoup, n'avait pas été dupe, mais l'idée de s'ennivrer d'alcool lui parut être la décision la plus sensée que le capitaine ait pris de la journée.
Dans une heure, lorsqu'il aura fini son quart et qu'un autre viendra le relever, se sera son tour de profiter de l'alcool. Dans le vin il oublierai sa peur, et trouverait la force demain de partir avec le reste de la garnison dans la forêt.
L'idée de boire lui redonna un peu de force, suffisament en tout cas pour sortir les mains de sous sa tunique et scruter encore une fois vers l'horizon. Tout semblait calme dehors. Il faisait nuit.
Les terres en friche qui s'offraient à sa vue, sous la pale lumière des étoiles, semblaient désertes, telles un lac immense dont la surface ondulait sous un léger vent.
Son tour de garde ne devait prendre fin que dans un peu moins d'une heure, et l'idée du vin qui l'attendait le rejouit. Il allait reposer la longue vue, lorsqu'il lui sembla distinguer quelquechose, une ombre, qui bougeait dans le lointain. Il hésita un instant, puis reposa l'occulaire contre son oeil. Une masse sombre, qui se détachait à peine dans l'obscurité, se déplaçait au ras du sol. Il songeat à un sanglier. Une deuxième forme la rejoignit bientôt, suivie d'autres encore. S'il était né dans la capitale, il sembla à Diklan que les sangliers n'avaient pas pour habitude de se déplaçer en troupeau. La meute grandit encore. Il ne comprit son erreur d'appreciation que lorsqu'il reposa la longue vue, pour constater que la masse en mouvement s'étalait de part et d'autre de la ligne d'horizon. Une immense vague noire semblait s'être levée, et le lac paisible commençait à céder la place à une mer déchainée. La vague deferlait en direction du fort. Un peu hagard devant ce spectacle improbable, le jeune soldat hésita une seconde à sonner sa cloche. Il fut devancé par la vigie de la tour opposée, qui fit entendre à tout rompre le tintement aigu, mais puissant, de sa cloche, qui couvrait presque totalement ses cris d'alerte. Diklan sonna sa cloche à son tour, sans jamais perdre des yeux la vagues sombre qui se rapprochait du fort à une vitesse folle.
Quelques soldats, visiblement ivres, sortirent en titubant d'un baraquement pour jeter des regards hébétés sur les tours d'où provenaient les signaux d'alerte.
Un officier sortit à son tour, précipitamment. Il bouscula quelques soldats du petit atroupement qui commençait à se former dans la cour, pour gagner rapidement l'échelle de la tour de Diklan. Diklan ne dit rien, et se contenta d'indiquer au lieutenant, du doigt, la masse grouillante qui ne devait plus être qu'à deux kilomètres du fort désormais. L'officier arracha la longue vue de la main de Diklan pour parcourir rapidement la ligne qui s'étendait chaque seconde un peu plus. La jeune recrue vit l'officer se décomposer devant lui.
La cour était désormais pleine, et résonnait du brouhaha des soldats et officier qui cherchaient à comprendre pour quelle obscure raison quelqu'un s'était permis de les sortir de leur beuverie.
Le lieutenant descendit rapidement de la tour de guet, pour courir informer un petit groupe d'officier au centre de la tour.
Bientôt, les mur résonnèrent de la multitude d'ordres que donnaient les officers. Diklan vit le capitaine donner un ordre à un soldat, qui couru dans un batiment pour en ressortir quelques socondes plus tard avec une plume, un encrier et un parchemin. Tandis que les hommes couraient en tout sens dans une choréhraphie chaotique, à l'image de la panique croissante mélée d'ivresse, le capitaine, appuyé sur l'un des soldats, rédigeait sa missive.
Certains grimpaient aux remparts, d'autres amenaient des chariots lourds pour renforcer les portes.
Le capitaine prit le temps de relire le parchemin qu'il avait griffoné rapidement, puis le remit à un officer qui courut à toute jambe vers le pigeonnier.
"L'ennemi n'est que de chair, lorsque le mur est de la plus dure des pierre". Diklan se rappelait la formule de l'assiégé, une de celles que les jeunes recrues ont ordre d'apprendre par coeur lors de leurs classes. Lorsqu'on la lui avait apprise, il avait interroger l'instructeur sur la comparaison quelque peu contradictoire avec la formule de l'assaillant, "l'assiégé est dans la tombeau qu'il a contruit". L'instructeur, un peu embarassé, avait répondu que seul dépendait le côté du mur où l'on se trouvait.
Diklan distinguait maintenant clairement les facies déformés des goules, déchirés par une gueule aux crocs acérés. Les créatures semblaient plus être des bêtes, courant à quatre pattes sur la plaine, mais elle parraissaient avoir quelque chose d'irrémédiablement humain. Des hommes que lon auraient mutilés jusqu'à ne plus paraitre que difformes et monstrueux.
Rupert, un conscrit de la même promotion que Diklan, grimpa à la tour, suivit du sergent instructeur Hayes. Rupert poussa un petit cri étouffé lorsqu'il vit la nuée qui n'était désormais plus qu'à quatre cent mètres. Mille, peut-être deux mille goules faisaient face aux deux cent hommes du camp, qui pour large partie étaient alignés, arc en main, en haut des remparts.
"A flèche adroite et lame aiguisée, la victoire est assurée", lança Hayes, dans une piètre tentative, qu'il pensa nécessaire, pour rassurer les deux jeunes recrues. Diklan lui jeta un regard désabusé. Rupert regarda le sergent d'un air dubitatif, avant de s'éffondrer, en pleurant et gémissant.
Cent mètre. La nuée se scinda en deux pour encercler le fort. Diklan sentait ses jambes se dérober sous son poids. Son coeur attait à tout rompre dans sa poitrine. Les goules étaient à une cinquantaine de mètre, lorsqu'il entendi l'ordre de tirer, relayé par tous les officiers. Il relacha la corde de son arc, et vit se flèche se perdre dans la masse des créatures.
Certaines furent touchées par cette première salve de flèches et de carreaux, et les lugubres cris de rages des créatures bléssées vinrent s'ajouter aux grognement sinistres du reste de la meute, qui encerclaient tout le camp, se grimpaient les uns sur les autres, agglutinées contre les remparts. Les flèches volaient en tout sens et de façon désrodonnées désormais, et bien que de nomreuses créatures furent touchées, le nombre d'assaillants restait globalement inchangé. Pis, les cadavres aux pieds des murs devenaient malgrés eux des échaffaudages fait de chair et d'os. Sur cette échelle improables, les créatures grimpaient le premier mètre, puis tentaient de grimper aux murs, en s'aidant de leurs griffes pour s'aggriper aux interstices entre les épais blocs de pierre. Sans succès.
Un choc sourd se fit entendre. Hayes se retourna vers la porte, au sud, puis donna l'ordre à Diklan de descendre soutenir la quinzaine d'homme qui s'appuyaient déjà de tout leur poids contre les chariots. Sans réflechir, la recrue se laissa glisser le long de l'échelle, couru le long de la cour, pris appuis du mieux qu'il peu, et poussa à son tour. Les goules dehors chargeaient par vagues réguilières et coordonnées. A chaque assaut, le bois craquait un peu plus, et les hommes reculaient avec les chariot, manquant de se faire écraser. Encore un assaut et une lourde armoire de chêne, que l'on avait chargé sur un chariot, s'éffondra, écrasant du même coup les deux soldats qui la soutenaient. Quatre autres rompirent les rangs pour leur venir en aide, et le coup suivant, la porte gauche, insuffisament soutenur, vola en éclat. La masse de créature ainsi découverte, et dans un puissant rugissement, s'engouffra dans la place. L'une d'elle bondit sur Diklan qui s'offondra sous son poids. Il hurla de terreur, s'attendant à ressentir la douleur de sa chair lacérée par les griffes de la goule. La douleur ne vint cependant pas. Couchée sur lui, la goule s'était immobilisée, le maintenant face contre terre. Il sentait son odeur de chair morte répugnante, garda les yeux clos pour ne pas se confronter à l'image de créature qui bavait une salive froide et légérement acide sur son visage.
Il y eut un tumulte de grogrement, des cris de guerre et de désespoir, des chocs et des tintements d'épées. Cela dura quelques minutes, pour laisser la place à un calme brisé par des petits cris apeurés, des jappements d'enfants terrorisés.
Les créatures avaient immobilisés la presque totatilé des défenseurs, grimpant les escaliers pour grimper aux remparts, reversant les piliers des tourelles de bois d'où les soldats étaient tombés en hurlant.
Les rares qui avaient eut le temps de sortir l'épée du fourreau s'étaient trouvé acculés contre un mur, faisant face aux goules qui s'avançaient prudemment.
Bientôt, il furent désarmés, et immobilisés dans la masse dans laquelle il furent noyés.
Après quelques minutes de cette scène surréaliste, Diklan osa ouvrir les yeux, la curiosité l'ayant emporté sur la peur. La goule au dessus de lui grogna pour stopper tout élan téméraire de sa part.
Entre les bêtes, il le vit passer.
Il était immense, et aurait pu l'être plus encore s'il n'avait eu le dos tant vouté. Il portait sur lui une cape aux couleurs du Royaume, qu'il avait du prendre sur un soldats de la patrouille de Kayreen. Une seconde sur sa tête lui encapuchonnait le visage, le dissumulant entièrement, exception faites de deux grands yeux qui luisient d'un vert très sombre. Il se tenait au centre de la cour, entre les goules et les doldats sous elles.
- Ek mar hiya !
Sa voix caverneuse sonna comme un coup de tonnerre, emplissant tout le fort et même au delà. Les grognements des bêtes et les gémissements des hommes céssèrent aussitôt, cèdant la place à un silence de mort.
- Hek mar'juna, mer saar tir nek filek!
Ces mots raissonait d'une façon étrangement familière aux oreilles de Diklan, qui aurait pourtant juré ne jamais avoir entendu pareil langage.
-N'taro Adun, adumis kay mek shilek !
Diklan avait de plus en plus froid. Une froid qui venait de ses tripes, pour se répendre jusqu'à l'extrémité de ses membres. Sa vision se troubla, la goule au dessus de lui se fondit en une masse sombre qui disparut à son tour dans le rideau noir qu'était le ciel. La voix de l'inconnu se fit de plus en plus lointaine.
J'ai déjà construit mon tombeau, pensa Diklan avant de sombrer.
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urukeo




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Cinq ans plus tôt...


La voute d'ivoire s'élançaient sur une hauteur de plusieurs étages, en dessinant des arabesques complexes correspondant aux quatorze glyphes du Mageltörn. La salle formait un trapèze gigantesque, large de plus de cinquante mètres à la base, pour se prolonger sur une centaine de mètre jusqu'à une estrade large de quinze mètres à peine. Des faisceaux de lumières rouge et or naissaient du sommet de la voûte, parcouraient en spirale les murs d'un blanc laiteux, pour achever leur course dans les cinq trônes de cristal disposés à égale distance sur l'estrade, dans une explosion de lumière surréaliste. Derrière les trônes, une gigantesque gravure recouverte de jade représentait une figure complexe d'un ange aux ailes servant de plateaux à la balance de la justice. Sur le plateau de gauche était posé un diamant, qui luisait d'une étrange lumière bleutée symbolisant la vie. Sur l'autre était posé une roche basaltique, qui avait l'étrange propriété d'absorber la lumière autour d'elle, et représentait la mort.
Tout, dans la Grand Tribunal de l'Inquisition, avait été fait pour exalter la puissance de l'Eglise, à la gloire de Bashem, Divinité immortelle qui insufle l'âme dans la matière sans vie.
A gauche de l'estrade, un hallebardier annonça les Saints Inquisiteurs, ouvrit une porte dissimulé dans la pénombre, et s'agenouilla au passage des quatre grands archevêques et de l'Ordonnateur du culte, tous vétus d'une robe de soie dorée, recouverte d'une cape d'hermine écarlate. Dans la semi-obscurité de l'immense salle, la nombreuse assistance, composée de tout le clergé de la capitale, se courba à son tour. Ce n'est que lorsque les cinq Saints prirent place sur leurs trônes qu'ils regagnèrent leurs bancs, de part et d'autre du tribunal.
L'Ordonnateur, autorité suprème du culte dans tout le royaume, récita une prière à la gloire du Dieu, qui fut reprise dans un murmure par l'ensemble de l'assistance. Puis il ordonna que l'on fasse entrer l'hérétique pour qui justice devait être rendue.
Deux gardes ouvrirent alors les immenses portes en bois de vort, à l'autre extrémité de la salle. Dans l'obscurité du corridor, trois formes commencèrent à avancer. En s'approchant de l'estrade rayonnante les trois se firent plus nets. Deux hallebardiers aux couleurs de l'église encadraient une femme, enchainée aux chevilles et aux poignets, et baillonée d'une lanière de cuir.
Lorsqu'ils furent à quelques pas de l'estrade, la lumière qui se reflétait dans les trônes laissa voir un visage horriblement mutilé, à tel point qu'on aurait pu douter de son âge, encore du fait qu'elle fut humaine.
La Sainte inquisition avait acquis une certaine maitrise de la torture. Il avaient appris à pousser la douleur jusqu'à son extrême limite, n'hésitant pas à tuer jusqu'à des centaines de fois les prévenus, lorsqu'ils les soumettaient à la Question.
L'un des hallebardiers donna un coup sec derrière la jambe de la femme, de sorte qu'elle tomba à genoux devant l'estrade.
Celui qui se tenait à droite de l'Ordonnateur, l'archevêque du Chatiment, se leva pour exposer les charges. La femme était une moine, qui répondait au nom d'Ariemes la Blanche. Elle s'était rendue coupable, par deux fois, au cours de la bataille de Talaram, du nom de la plaine où elle s'était déroulée, et qui opposait l'armée du Roi aux hordes des Deux Visages, d'un acte d'hérésie en ressucitant par deux fois des soldats, ce bien après le délai prescrit par les saintes écritures. Son acte ne relevait donc plus de la guérison, mais de la nécromantie. Elle n'avait pas rendue la vie à deux soldats, elle avait, selon l'archevêque, animé des cadavres.
L'archevêque se rassit, cédant la place à celui qui se tenait cette fois à la gauche de l'Ordonnateur, l'archevêque de la Volonté de Bashem. Celui prononça la sentence. Ariemes était maudite par l'Eglise, excommuniée. Elle serait condamné, jusqu'à sa mort, à l'emprisonnement dans une cellule plongée dans une obscurité et un silence total. Il était impossible de voir la réaction de la jeune femme devant cette condamnation, tant son visage tuméfié lui interdisait toute expression. Toutefois, lorsque l'archevêque qui était assis le plus a gauche, celui de l'Harmonie, se leva pour ordonner que l'on immole les deux créatures que la moine avait animées, une larme roula depuis son oeil gauche qui venir s'étioler dans une croute de sang séché sur sa joue.
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